Généalogie protestante de la France de l'Ouest - l'Eglise réformée de Jonzac 18ème siècle
A Jonzac Dans la décennie 1730, 50 ans après la révocation de l'édit de Nantes le clergé catholique maintient une pression très forte sur les "nouveaux convertis" obligeant les couples à se marier à l'église après une longue instruction, assistance obligatoire aux messes et aux vêpres, confession et eucharistie .
Assez souvent les enfants des couples qui refusent ce mariage obligatoire sont baptisés sous le nom de leur mère avec la formule: " vivant en concubinage et dont le père nous est inconnu "
Le prêtre se contente souvent de la mention "parents mariés ensemble " ce qui signifie que les parents se disent mariés .
Certains couples produisent au curé de leur paroisse des certificats de leur mariage célébrés dans des lieux éloignés . Ce sont des actes de "complaisance" mais le curé n'est pas dupe;
Ainsi à Jonzac Jean RENAUDET et sa femme Marie MERLAT dont la première fille baptisée en 1742 est dite "fille naturelle et illégitime" produisent lors du baptême de la seconde en 1745 un certificat de leur mariage célébré par le cure de Saint-Nicolas de Bordeaux mais pour la troisième et le quatrième enfant en 1746 et 1747 le curé note : "enfants illégitimes de parents vivant concubinaurement ensemble sans être mariés "
La mention religieuse comme :nouveau catholique, de la RPR, religionnaire,n'est jamais employée
Les parrains et les marraines sont toujours des "anciens catholiques" et non des membres de la famille.
Si les enfants des protestants sont enterrés par le prêtre de façon systématique, on ne trouve aucun décès d'adulte ce qui montrent que ces "fidèles" baptisés catholiques, mariés catholiques ne sont pas jugés dignes des honneurs de la sépulture ecclésiastique
Dans la décennie 1740 apparait la mention :" fils naturel et illégitime" avec la mention des noms des deux parents ;
Les couples qui se refusent au mariage catholique sont indiqués au baptême de leurs enfants avec la mention "vivant ensemble concubinairement sans être mariés"
En 1755 ,70 ans après la Révocation le pasteur Jean-Louis Gibert convaint les protestants de Saintonge de ne plus présenter leurs enfants au baptême catholique dans le même mouvement et de les faire baptiser au désert par les pasteurs. Du jour au lendemain, dans toute la campagne saintongeaise le baptême catholique cesse ; Quelques couples craintifs vont cependant continuer la pratique précédente pendant un an ou deux et en 1757 le basculement est complet . L'Eglise protestante a opéré la rupture des chaînes qui la liaient depuis 1685 .
L'Eglise réformée de Jonzac se reconstitue aux alentours de 1753
Son territoire est assez étendue . Pour la période concernée (seconde partie du 18ème siècle ) on trouve des familles protestantes dans les paroisses de Jonzac bien sûr,
et au nord de Jonzac : Saint-Martial de Vitaterne, Réaux, Allas-Champagne, Sainte-Lheurine , Brie sous Archiac
au sud : Champagnac,Villexavier, Saint-Hilaire du Bois, Nieuil le Virouil, Soubran, Courpignac, Mirambeau Ozillac, Fontaines d'Ozillac Saint-Simon de Bordes
A l'ouest: Saint-Germain de Lusignan, Saint-Sigismond de Clermont, Plassac, Clion, Saint-Genis de Saintonge,Bois, Mosnac
Les protestants de Bran alors en Angoumois (au sud de Baignes ) se partagent entre l'Eglise de Jonzac et celle de La Roche-Chalais
De même des familles de Montendre ou de Montguyon
Les Eglises protestantes voisines sont
au sud: La Roche-Chalais
à l'est l'Eglise de Lignières en Angoumois
à l'ouest celles de Saint-Fort sur Gironde et Mortagne
au nord l'Eglise de Pons
les actes concernant des protestants dans les registres catholiques de BMS de Jonzac entre 1728 et 1760 ,
Les registres d'actes pastoraux (baptêmes et mariages) de l'Eglise réformée de Jonzac (1755-1793)
ainsi que les permis d'inhumer du comté de Jonzac 1773-1790 et les déclarations de l'édit de tolérance tant devant la Sénéchaussée de Saintes que civilement devant le curé de Jonzac
ont été transcrits et intégrés au Dictionnaire des familles protestantes d'Aunis, Saintonge et Angoumois