Le musée - Protestant en Vendée
La Vendée est réputée pour son histoire fortement liée au catholicisme. Le protestantisme s’y implante fortement à partir du 16°, dans un premier temps à Fontenay-le-Comte et Maillezais puis se diffuse ensuite vers les communes de Mouchamps et Monsireigne où des communautés se forment.
Le Bas-Poitou n’échappera pas aux guerres de religion. Toute la seconde partie du 16e siècle est marquée par les affrontements entre catholiques et protestants. Des villes sont pillées, les lieux de culte changent de confession en fonction des affrontements. Jusqu’en 1598, et l’Édit de Nantes, des massacres sont aussi perpétrés des deux côtés.
Au début du 17e siècle, la « religion prétendue réformée », bien qu’elle soit minoritaire en terme de pratiquants, rivalisera avec une Eglise catholique en crise. Sa répartition est fluctuante : elle est en effet très présente dans le Bocage mais peu représentée sur le littoral. La politique restrictive puis hostile de Louis XIV qui fait fermer le tiers des lieux de culte du Bas-Poitou en 1665 aboutit aux dragonnades puis à la révocation de l’édit de Nantes en 1685. Les protestants vendéens sont cruellement persécutés, contraints à se convertir au catholicisme. Beaucoup feront le choix de s’exiler plutôt que de renoncer à leur foi.
Malgré cela, le protestantisme se maintient surtout dans le bocage vendéen, il disparait peu à peu des zones urbaines. Les pratiquants s’organisent et se rassemblent autour de réunions clandestines dites du « Désert ». Sous la conduite d’Antoine Court, l’Église réformée clandestine se reconstitue avec ses pasteurs itinérants et ses Anciens. La fin du 18e siècle est marquée par une certaine tolérance de la part des autorités civiles. En 1787, Louis XVI promulgue l’Édit de tolérance qui rend la liberté de conscience aux protestants mais pas leur liberté totale de culte.
Après l’agitation de la Révolution, c’est le 19e siècle qui va permettre à l’Église protestante vendéenne de réellement se construire. Le concordat établi en 1801 entre l'Empereur et le Pape ne reconnait plus la religion catholique comme religion d’état.
En 1803 dans le cadre des « articles organiques du culte protestant » Bonaparte crée une Église consistoriale de Loire-Atlantique-Vendée avec trois postes de pasteurs à Nantes, Fontenay le Comte et Pouzauges. L’Eglise réformée commence sa réorganisation et son relèvement qui s’opère tout le long du 19e siècle.