Les psaumes - Traduire sans mentir
Le problème de la traduction nécessaire
Autre religion universelle, l’Islam a déclaré l’arabe langue sainte, ce qui réduit l’importance de la traduction. Mais le christianisme n’a eu que des langues d’usages, et jamais de langue sainte : premièrement, parce que Jésus s’exprimait dans un langage qui n’a pas été conservé, en araméen, et parce que le monde romain dans lequel la « Bonne Parole » s’est répandue avait deux langues officielles : le latin pour l’administration, et le grec pour la culture. Même si la question de la langue a toujours été un vif sujet de controverse dans les confessions chrétiennes, les Eglises ont toujours dû s’adapter, tôt ou tard, à une langue d’usage. Dans les églises réformées protestantes, la question du langage concerne surtout l’adaptation des textes.
Un « peuple de prêtres, de prophètes et de rois »
En même temps, les Réformés mettent l’accent sur la rythmique et la métrique du texte. Car dans la Bible juive, le psaume est versifié et chanté. Pour les Protestants , le psaume ne sera donc pas seulement une base de méditation et de lecture pieuse. Pour être accessible à tous, il devra respecter un même nombre de syllabes, s’harmoniser en vers doubles, et chaque syllabe aura sa note.
Ce travail demandait des traducteurs qui soient aussi des auteurs, et des musiciens qui sachent se plier à la métrique du texte. Au 16e siècle, l’écriture n’est honorable que si elle rime.
Thierry BOBINET